13. Escapades

Nous sommes le 14 octobre, un mois et deux jours se sont écoulés depuis mon arrivée au sein de la famille.
Tellement de choses se sont manifestées, j'ai cette sensation d'être passée par toutes les émotions possibles : joie, chagrin, anxiété, excitation, inquiétude, et prise de conscience.
Tous ces sentiments se sont entremêlés, parfois durant quelques minutes, quelques heures, à différentes intensités.
Le premier mois me semble être le plus difficile : inévitable, il s'agit de ce moment clé où l'on réalise ce dans quoi on s'est lancé, tête baissée peut être, mais où il faut néanmoins y faire face en surmontant ses doutes.

Les weekends sont toujours les bienvenus dans ces cas là.
Il y a deux semaines, nous sommes parties à New Haven entre aupairs. La ville, située au sud de l'état du Connecticut, n'a rien d'exceptionnel en soit, mais la célèbre université de Yale en constitue son principal attrait. Étendu sur 411 ha, le campus a été fondé en 1701 et demeure l'une des plus prestigieuses facs au monde. C'était donc magique de pouvoir le visiter, nous avons eu l'impression de nous retrouver à Poudlard (pour les novices, la fameuse école d'Harry Potter). L'architecture gothique et les façades de pierres blanches donne un côté austère et mystique à l'ensemble.
Il n'est pas autorisé de rentrer dans tous les bâtiments, mais la bibliothèque est ouverte à tout le monde. Probablement la plus majestueuse que l'on ait pu voir jusqu'à présent : des petites salles de travail conviviales confinées sous de belles alcôves, agrémentées de Macbook dernier cri, de fauteuil en cuir et d'une ambiance des plus studieuses. Il était clair que nous rêvions toutes les quatre de pouvoir y étudier. Le campus se découpe en différentes écoles: the school of drama, music, architecture, medicine et il est même pourvu d'un golf !
Après un détour par la boutique du campus, nous sommes rentrées ravies du voyage. Le soir, nous nous sommes organisées un dîner, suivi d'un film histoire de bien clôturer cette journée.

Le lendemain, direction New York, pour retrouver mon amie Pauline, aupair à Boston. Le programme était simple, avec un magnifique ciel bleu accompagné de températures bien agréables pour un mois d'octobre, nous allions visiter la One World Trade Center (ou Freedom Tower), nouvelle tour ayant remplacée les Twins, à côté du mémorial Ground Zero.
L'entrée coûte 32$. Il faut être patient car il y a plusieurs étapes avant de pouvoir accéder à l'observatoire.
La vue était à couper le souffle : 360° sur tout Manhattan et ses alentours.
Pauline, repartie sur Boston, j'ai rejoins le soir deux amies et nous sommes allées dîner sur Times Square.. A éviter ! Pour un hamburger, deux caesar salads, une bière et une limonande, la note s'est avérée salée! A notre plus grande et mauvaise surprise, les taxes étaient bien plus élevées et des charges additionnelles y avaient été ajoutées.

Puis une semaine et passée, plus ou moins sans encombres. Les petites se sont montrées sympas et faciles, jusqu'au jeudi soir où je n'ai pas pu m'empêcher de craquer, devant les paroles de la grande "je ne t'aime pas, je veux l'ancienne aupair". Bien sûr, on m'aura assez dit "ce ne sont que des enfants, elles ne savent pas ce qu'elles disent". En effet, dès le lendemain, c'était déjà oublié, mais malgré tout, c'est toujours blessant et lorsqu'on est à fleur de peau déjà à cause du manque de la famille et de son pays, ça n'aide pas.
En discutant avec les parents, et également l'ancienne au pair, qui a pu garder les filles pendant plus d'un an l'an dernier, j'ai compris que ces petites ne vivaient pas une vie facile, en dépit de tous les cadeaux et attentions de leur parents qu'elles peuvent avoir. A leur âge (2 et 5 ans), elles ont déjà déménagé deux fois, peut être bientôt une troisième en juin, ont même changé de continent l'an dernier. Résultat, elles s'attachent à des gens, à des amis, à des personnes qui s'occupent d'elles et doivent les quitter soudainement, Ayant moi-même bougé régulièrement au cours de mes 24 ans, je ne peux que comprendre ce sentiment d'inconstance et d'instabilité.
Et selon moi, si les petites peuvent se montrer parfois difficiles, cela vient probablement du fait qu'elles aient subi ces changements émotionnels. C'est donc difficile pour tout le monde, il faut faire avec.

Un mois est passé, déjà un mois. Il m'en reste encore onze pour continuer à poursuivre mon expérience jusqu'au bout, malgré les coups de blues potentiels. Je ne veux pas faire un décompte, je veux considérer cette année comme une parenthèse unique et exceptionnelle dans ma vie. Certes, je donnerai tout ce que j'ai pour voir ma famille rien qu'une minute là tout de suite maintenant, mais je sais qu'ils sont plus heureux de me savoir ici à vivre mon rêve que de rêver ma vie en France.
Je veux faire mon possible pour continuer mon aventure de la meilleure des façons, il y aura encore des hauts et des bas, mais comme pour tout le monde, peu importe sa situation.
Time is flying, comme on dit ici, à proprement parlé, le "temps vole", le temps passe vite, il faut vivre au jour le jour.
C'est ça la vie !
C'était ma minute philosophie.

13. Escapades
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Clin d'oeil à mes parents

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OWTC

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L'hamburger qui m'a ruinée.

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Home made cookies :)

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