8. Installation + Immersion = Appréhension

Trois bonnes journées bien chargées se sont déjà écoulées. Je m'explique :
On peut penser qu'être au pair ne représente pas un vrai travail en soi, qu'il suffit simplement d'être présente, de sourire, de colorier 3 bonhommes sur une feuille, de faire déjeuner les enfants, de les sortir au parc puis de les coucher sans encombres.

Non, non, non, non, non et ... NON !

Il y a une face cachée à tout ça, rien d'inattendu car nous avions été briefé lors du training et puis, on sait tous que la famille aux enfants parfaits n'existent pas ..
(D'ailleurs, petite parenthèse, je tiens à adresser une petite dédicace rapide à mes parents : j'espère ne pas avoir été une enfant trop difficile, car un enfant est un être humain qui peut se montrer machiavélique et lunatique malgré sa mignonne petite tête ! Par avance, même s'il est trop tard, je m'excuse.)

Une journée d'au pair au début, se compose de l'effet "mes émotions font des montagnes russes".

Premièrement, il faut prendre en compte un fait, un fait vraiment important.
Le choc des cultures. Je ne pensais pas qu'il serait si remarquable et qu'il me perturberait à ce point. En effet, nous savions qu'il existait, mais tant que nous n'y étions pas confrontées, nous pensions pouvoir l'éviter.
Ca n'a pas été mon cas, les éducations américaines et françaises ne sont pas les mêmes.
Ici, lorsqu'un enfant fait une bêtise, on va le disputer fermement mais gentiment, et les punitions sont en général courtes et clémentes. On ne donne JAMAIS de tape à un enfant, Au grand jamais !!
Les petites ici font beaucoup de caprices, qui n'ont pas forcément lieu d'être, et n'étant pas la mère, c'est particulièrement difficile de se positionner face à ce genre de réaction.
Elles ont également la possibilité d'avoir à peu près tout ce qu'elles veulent avec leur parents, et a fortiori elles sont exigeantes.
Ce qui requiert du travail, c'est de savoir se montrer agréable, tout restant la personne adulte et responsable, et garder de la crédibilité. Crédibilité, qui est parfois difficile à avoir quand les parents sont présents, car évidemment elles ont tendance à vouloir les écouter et font totalement abstraction des ordres que je leur donne. Heureusement, les parents me soutiennent, et vont dans mon sens. Fort heureusement !

Le lunatisme chez l'enfant est un autre fait important, vérifié et invétéré !
Lundi et mardi ont été difficiles, la plus grande s'est montrée plusieurs fois impolie ou désagréable. Ce qui ne m'a évidemment pas plu du tout, c'était même relativement dur à encaisser, surtout quand tu essaies de faire les choses biens et qu'elles te reviennent mal.
Il faut prendre énormément sur soi, se calmer et se dire que les choses iront mieux avec le temps. Ce n'est vraiment pas simple, car forcément on s'imagine que pendant un an (soit 353 jours) les choses resteront telles qu'elles sont, et ça sera épouvantable. Il y a de quoi se sentir mal !
Dis comme ça, ça parait tellement insignifiant et easy comme job, mais quand on le vit, on le vit vraiment.

Pour en revenir au lunatisme, il y a quelque chose d'incroyable chez les enfants, c'est leur capacité à pouvoir d'une seconde à l'autre oublier totalement ce qu'il vient de se passer, et faire comme si vous ne les aviez jamais disputés.
Si on s'imagine cette situation entre adultes, c'est juste impossible.
Imaginons, une de vos amies est contrariée car vous venez de lui dire qu'elle ne pouvait pas emprunter ce haut que vous adorez tant. Est-ce qu'elle se mettra à hurler, pleurer et partir en courant ? Reviendra-t-elle 3 minutes après l'air de rien, en vous demandant quelque chose qui n'a juste aucun rapport ?! Non. C'est propre à l'enfant.
Les enfants sont incroyables, ou amazing comme on dit ici.

Je n'aime pas contrarier les enfants, j'ai peur de leur réaction, et j'appréhende toujours le moment où je leur dirai "non" et que je verrai leur petit visage se décomposer et se transformer en haine profonde. Seulement, il le faut. Sinon, on se fait marcher dessus. Et c'est dans les premières semaines qu'il faut agir.
Si j'ai un bon conseil à donner aux futures aupairs, soyez sympas mais restez fermes quoiqu'ils arrivent, ne lâchez rien, ou ils en profiteront.
Par exemple, aujourd'hui j'ai pu utiliser pour la première fois la voiture seule avec les filles, nous sommes allées au supermarché à côté. Annie m'a demandée si elle pouvait avoir un cadeau, j'avais tellement envie de dire non, mais ma tête a finalement dit oui.. Aucune volonté !
Le risque dans ce genre de situation, c'est qu'à chaque fois que l'on ira faire les courses, elle me demandera un cadeau. Trèèèès mauvaise idée. Il faut rester fort.


Mais tout cela, c'est essentiellement car je ne suis ici que depuis 3 jours et qu'il m'en reste 353 pour pouvoir mieux les connaitre. On ne peut, ni elles, ni moi, s'accommoder d'une situation aussi vite. Il faut apprendre à savoir les défauts, les qualités, les habitudes de chacun.

Alors, non, la vie d'aupair n'est pas toute rose, mais il faut un début à tout et d'après les discours des aupairs actuellement présentes depuis quelques semaines, tout change au bout de 2 semaines ou 1 mois environ.
J'ai envie de les croire lorsque je vois à quel point elles ont l'air heureuses !

Malgré tout, j'ai beau dire, mais hier j'ai eu le droit à : "est ce que je peux avoir un câlin et un bisou" de la part des deux petites quand je les ai couchées, et il n'y a pas meilleure satisfaction à la fin de la journée!

Durant ces 3 jours, pour parler concret:
- J'ai pu ouvrir mon compte en banque à CityBank (Saviez vous qu'il est possible de retirer de l'argent sans avoir besoin de sortir de sa voiture aux US? Comme un drive-cash! Incredible.)
- J'ai accompagné Annie à son cours de gym, dans une big salle de sport appelée YMCA.
- J'ai fais mes premières courses seules.
- J'ai rencontré ma très gentille community counselor (conseillère) et les membres de mon cluster (appellation pour un groupe) au Starbucks, dont plusieurs françaises et autres nationalités, tellement sympas ! C'était plus qu'agréable de partager avec elles nos premiers ressentis et appréhensions. Elles connaissent tout ça et ont su nous rassurer comme il fallait.
- Je me suis rendue à l'uni et me suis renseignée au sujet des éventuels cours que je pourrais suivre, et me suis inscrite à la bibliothèque municipale, tout ça avec l'aide de ma big sister Eva.
- J'ai regardé avec la mère, le débat présidentiel des potentiels candidats pour les élections US en novembre 2016. (Il s'avère qu'ils rencontrent les mêmes problématiques que nous, notamment au niveau de l'immigration.)


Article dédié en particulier à mes amies rencontrées lors du training, Melissa et Pauline, qui savent très bien de quoi je veux parler, étant donné que nous vivons, jour pour jour, la même expérience au même moment et que nous nous partageons nos tracas et joies au quotidien.
Et un grand merci aux Dariennes, déjà présentes, Eva, ma super big sister, Chloé et Christelle pour leur soutien! #agrea
tyeariscoming

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Ready to go back to school!

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Trump VS Fiorina

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